Numéro |
Radioprotection
Volume 36, Numéro 4, October-December 2001
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Page(s) | 401 - 416 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/radiopro:2001100 | |
Publié en ligne | 17 juin 2005 |
Le polonium 210, un repère naturel important en radioprotection
COGEMA, 2 rue Paul Dautier, BP 4, 78141 Vélizy Cedex, France.
Reçu :
10
Mai
2001
Accepté :
29
Août
2001
Le polonium 210 naturel, de période relativement courte (138 jours) et issu de la famille de l'uranium, devrait retenir davantage l'attention en radioprotection car il entraîne des doses chroniques plus élevées que les traces de césium 137 et de plutonium (238, 239 et 240) présentes dans l'environnement. Dans la croûte terrestre, l'uranium est accompagné du radium, du radon et de ses descendants, à des concentrations de l'ordre de 40 000 Bq t-1. Par le jeu de l'exhalaison du radon 222 des sols sur une couche métrique et des retombées du plomb 210 (descendant du radon), la couche superficielle des sols s'enrichit par rapport à la teneur en radium, d'un facteur variant de 2,7 à 8,8 en plomb 210 et en polonium 210 selon des mesures faites dans l'environnement. L'exposition de l'homme au polonium 210 par ingestion est notable. Elle est permanente et 30 à 70 fois plus importante que l'exposition au césium 137 des retombées de Tchernobyl à Helsinki en 1986, qui décroît selon la période radioactive de 30 ans. La toxicité par ingestion du polonium 210 est 500 à 2 000 fois plus élevée que celle du plutonium pour un même nombre de becquerels déposés au sol. Des “ points chauds ” peuvent se former dans certains compartiments de l'environnement : le polonium 210 se concentre particulièrement dans la faune marine, comme le montrent plusieurs campagnes de mesures dans la zone nord-est de l'Atlantique.
Abstract
Polonium 210, an important natural reference for radiological protection. Natural polonium 210 which has a relatively short decay period (138 days) and is uranium decay serie daughter should retain more radiological attention because it induces chronic doses higher than that of traces of caesium 137 and plutonium isotopes (238, 239, 240) in the environment. In the earth's crust, uranium is present together with radium, radon and its daughter products, at a concentration of about 40,000 Bq t-1. As a consequence of radon 222 exhalation from soils within a metric layer and of lead 210 (radon daughter) falldown, there is an enrichment of polonium 210 radioactivity in top layer soil relatively to radium concentration, within a factor varying from 2.7 to 8.8 according to environmental measurements. Human exposure to polonium 210 by ingestion is not negligible. The induced exposure by ingestion of natural polonium 210 is 30 to 70 times higher than that of caesium from Chernobyl falldown at Helsinki in 1986. Moreover, the latter decreases in relation with the 30 years' decay period while that from radon daughters remains. Comparison with plutonium shows a 500 to 2,000 times stronger health effect by ingestion for the same number of deposited becquerels on soil. “Hot spots” may occur in the environment: polonium 210 is particularly concentrated by marine fauna, as shown by several measurement programs over the area of north-east Atlantic.
Key words: 210Po / exposure, chronic / ingestion
© EDP Sciences, 2001
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