Numéro |
Radioprotection
Volume 36, Numéro 2, April-June 2001
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Page(s) | 183 - 194 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/radiopro:2001108 | |
Publié en ligne | 17 juin 2005 |
Suspicion of radiological overexposures in Georgia (1998): The role of IPSN
Institut de protection et de sûreté nucléaire, DPHD,
IPSN, BP 6, 92265 Fontenay-aux-Roses Cedex, France.
Accepted: 13 February 2001
At the end of July 1998, three 137Cs sources (between 0.17 and 150 GBq) were found in the vicinity of the village of Matkhoji, located at 300 km to the west of Tbilissi. This site was a former Russian military base, abandoned since 1992 and used now as pasture and a playground for the children. The Georgian Environment Ministry requested assistance from IAEA which sent a mission to the site. This established that a predominantly chronic exposure of part of the population of the village has occurred. The IAEA requested technical assistance from IPSN. A mission, made up of 4 people from IPSN and a representative of the IAEA went to the site from 12 to 17 October 1998. This mission collected information on the circumstances of the exposure and selected a potentially explored cohort of 112 people, in three groups: children of more than five years and adults of less than 50 years attending the site and members of a family who had a source in their cattle shed. An analysis of hematologic parameters was performed on these people and 85 blood samples were taken for biological dosimetry. The hematologic analysis carried out on the spot did not show any particular anomaly. The biological dosimetry by scoring of unstable chromosome aberrations (dicentric, rings centric, fragments) in blood peripheral lymphocytes was performed on blood samples after air transportation to the specialised laboratory (LDBM) of the IPSN Two successive procedures were initiated. The first was a quick phase of triage not very precise but intended to check if some of these people presented obvious signs of irradiation. Only 50 cells per subject were scored. Seven days were needed to complete this phase. Dicentrics were found in three people only indicating a whole-body dose not exceeding 0.5 Gy on average. This triage was followed of a more complete but longer examination, where chromosome aberrations were scored in 250 cells. Six weeks were necessary to score 22 000 cells from the 85 people. In total, 30 dicentrics were scored among only 17 Georgian patients. The highest dose to the whole body estimated from a reference calibration curve was 0.3 Gy The majority of these dicentrics was found in the children having played on several occasions in the former military camp. Unfortunately, the information provided by the population was too fragmentary to permit an effective reconstruction of the individual doses.
Résumé
Suspicion d'accident radiologique en Géorgie (1998) : Le rôle de l'IPSN. Fin juillet 1998, trois sources de 137Cs (entre 0,17 et 150 GBq) ont été retrouvées enfouies dans le sol à proximité et dans le village de Matkhoji, situé à 300 km à l'ouest de Tbilissi. Elles proviendraient d'une ancienne base militaire russe, abandonnée depuis 1992, et qui sert maintenant de terrain de jeux et de pâturage. Le ministère de l'Environnement géorgien a dès lors demandé assistance auprès de l'AIEA qui s'est rendue sur place. Il est ressorti de ces investigations qu'une exposition chronique d'une partie de la population du village n'était pas à exclure. Ainsi, l'AIEA a demandé l'assistance de l'IPSN. Une mission, constituée de 4 personnes de l'IPSN et d'un représentant de l'AIEA, s'est rendue sur place du 12 au 17 octobre 1998. Cette mission a permis de recueillir des informations sur les circonstances de l'exposition, de réaliser des prélèvements sanguins auprès de la population concernée pour une analyse sur place de certains paramètres hématologiques et de ramener des échantillons sanguins en vue d'une dosimétrie biologique. À partir de l'enquête réalisée, trois groupes "critiques " ont été déterminés : enfants de plus de cinq ans, adultes de moins de 50 ans fréquentant le site, membres de la famille qui possédaient une source dans leur étable. L'analyse hématologique effectuée sur place (numération - formule sanguine) n'a montré aucune anomalie particulière. Dès le retour de la mission en France, les échantillons sanguins provenant de 85 personnes sélectionnées à partir des trois groupes critiques ont été transportés au Laboratoire de dosimétrie biologique multiparamétrique (LDBM) de l'IPSN. Ces échantillons ont été immédiatement traités afin de pouvoir dénombrer les aberrations chromosomiques instables (dicentriques, anneaux centriques, fragments) potentiellement induites par les rayonnements ionisants dans les lymphocytes sanguins. Deux procédures expérimentales successives ont été initiées. La première est une phase de tri rapide mais peu précise destinée à vérifier si une ou plusieurs de ces personnes présentait des signes évidents d'irradiation. Seulement 50 cellules sont observées par personne. Sept jours ont permis d'achever cette phase. Des dicentriques ont été mis en évidence chez trois personnes seulement pour une dose globale n'excédant pas 0,5 Gy en moyenne. Cette phase de tri a été suivie d'une procédure d'expertise plus complète mais plus longue, puisque les dicentriques sont recherchés dans 250 cellules par prélèvement sanguin. Six semaines ont été nécessaires pour observer au total 22 000 cellules chez les 85 personnes. Finalement, 30 dicentriques ont été dénombrés chez seulement 17 patients géorgiens. La dose la plus forte au corps entier estimée à partir de la courbe de référence du laboratoire était de 0,3 Gy. Une majorité de ces dicentriques a été trouvée chez les enfants ayant joué à plusieurs reprises sur le terrain où se trouvaient les sources radioactives. Malheureusement, les informations fournies par la population sont trop fragmentaires pour permettre une reconstitution efficace des doses reçues.
Key words: 137Cs / exposure, population / exposure, chronic / chromosome aberration / dosimetry
© EDP Sciences, 2001
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