Issue |
Radioprotection
Volume 22, Number 2, Avril-Juin 1987
|
|
---|---|---|
Page(s) | 137 - 160 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/radiopro/19872202137 | |
Published online | 20 August 2017 |
Evaluation comparative des retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl et des essais nucléaires atmosphériques
Commissariat à l'énergie atomique, Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN), Département d'analyse de sûreté, BP 6, 92265 Fontenay-aux-Roses Cedex, et Service mixte de sécurité radiologique des essais nucléaires, BP 16, 91310 Montlhéry.
La question de la comparaison des impacts sur l’environnement des retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl et des essais nucléaires atmosphériques de 1945 à 1980 mérite une réponse qui présente, entre autres, l’intérêt de fournir des éléments de référence de nature à permettre une appréciation indirecte, facile et correcte de l’impact sanitaire de l’accident par rapport à celui, déjà vécu et perçu comme insignifiant, des essais nucléaires atmosphériques. En fait, quelques réponses à cette question ont déjà été formulées de par le monde, mais il faut bien reconnaître qu’elles ont été variées et souvent inexactes de sorte qu’une mise au point technique objective a paru nécessaire.
Si on ne considère que les sources, il est immédiat que les quantités de radioactivité mises en jeu par l'accident de Tchernobyl sont inférieures de un ou plusieurs ordres de grandeur à celles mises en jeu par l’équivalent de 217 Mt de TNT de l'ensemble des essais nucléaires qui ont été effectués de 1945 à 1980. Comme les différences de contenu initial sont encore renforcées par les différences de rétention à la source, les rapports effectifs résultants pour l’environnement vont, selon les produits, de plusieurs puissances de 10 pour tous les produits ensemble à un peu plus de 100 pour le strontium 90 et à un peu moins de 100 pour le césium 137.
Au niveau des retombées, les résultats sont globalement les mêmes, mais, en raison des comportements différents de produits qui sont émis et dispersés dans des conditions différentes, la répartition est différente. En deçà d’une certaine distance à la source de l’accident, l'impact sanitaire de celui-ci est naturellement plus important que l'impact des essais. Mais, au-delà de cette distance, la retombée de l'accident devient rapidement négligeable devant la retombée globale due à la totalité des essais nucléaires aériens. Cette distance critique est de l'ordre de 1 500 km pour les principaux produits de fission et de quelques centaines de kilomètres pour les actinides.
Un ordre de grandeur de l’impact sanitaire final des différentes retombées peut, en outre, être apprécié simplement si l’on considère que les engagements d'équivalent de dose efficace individuelle provenant de tous les radionucléides libérés dans l’environnement par les essais de 1945 à 1980 correspondent approximativement et en toutes régions à une année moyenne supplémentaire de radioactivité naturelle.
Abstract
The question of the comparison of the environmental impact of the Chernobyl accident to the analogous impact of the atmospheric weapon tests carried out from 1945 to 1980 is worthy answering, and the answer to this question has the advantage of supplying reference data allowing an indirect, easy and good assessment of the health impact of the accident in relation to the impact of the atmospheric tests now perceived as non significative. Several answers have been given throughout the world which were various and often wrong. Consequently, an objective technical statement has seemed necessary.
Considering the sources only, radioactivity amounts from the Chernobyl accident are obviously lower by one or several orders of magnitude than the amounts due to the equivalent of 217 Mt of TNT from all the nuclear tests carried out from 1945 to 1980. Since the differences in initial contents are even enhanced by differences in source retention, the resulting effective ratios, for the environment, range, according to the products, from several power of 10 for all the products together, to a little over 100 for strontium 90 and a little under 100 for cesium 137.
For the fallout, the results are wholly the same. However, on account of the different behaviours of products which are released and dispersed in various conditions, their space distribution is different. Within a certain distance from the source, the health impact of the accident is naturally larger than the nuclear test impact. On the contrary, beyond that distance, the accident fallout becomes rapidly negligible vs the global fallout from all the atmospheric nuclear tests. This critical distance is about 1 500 km for the main fission products and some hundred kilometers for actinides.
The magnitude of the final health impact of the various fallouts can moreover be assessed easily by considering that the individual effective dose equivalent commitment resulting from all the radionuclides released into the environment by the 1945-1980 nuclear tests correspond everywhere roughly to an additional mean year of natural radioactivity.
© GÉDIM 1987
Current usage metrics show cumulative count of Article Views (full-text article views including HTML views, PDF and ePub downloads, according to the available data) and Abstracts Views on Vision4Press platform.
Data correspond to usage on the plateform after 2015. The current usage metrics is available 48-96 hours after online publication and is updated daily on week days.
Initial download of the metrics may take a while.