Un tryptique de la notion de « dose » chez l'homme irradie

Département de la Protection Sanitaire. Centre d’Etudes Nucléaires de Fontenay-aux-Roses. B.P. n° 6, 92 - Fontenay-aux-Roses.

Résumé

Nous avons voulu tenter d’introduire dans la notion de « dose » une signification biologique, afin que cette notion renouvelée de la dose puisse servir de référence au Médecin pour comparer entre elles les évolutions hématologiques, dans des cas différents d’irradiation humaine accidentelle.

Il nous a semblé pour cela nécessaire de développer les trois volets d’un tryptique, en montrant que l’on peut connaître ou calculer successivement :

1° une dose au fantôme corporel que l’on peut représenter spatialement par le Mannequin Transparent,

2° une dose physique à la moelle, calculée sous le nom de Dose Médullaire Homogène Moyenne (D.M.H.M.),

3° une dose exprimant les dommages aux cellules-souches, calculée sous le nom de Equivalent Biologique de Dose Médullaire (E.B.D.M.)

La représentation spatiale tridimensionnelle, dans le Mannequin transparent apporte des commodités d’observation directe de la répartition des doses physiques, en parti culier au niveau des organes critiques, la moelle principalement. Elle pose en outre les bases géométriques des calculs ultérieurs.

La D.M.H.M. est représentative d’une énergie physique totale, transmise à la moelle osseuse, du fait de sa distribution topographique. Elle ne peut servir de référence biologique pour les réactions hématologiques. Mais on peut vraisemblablement lui relier certains tests biologiques exprimant les lésions de « première collision cellulaire», telles les lésions chromosomiques.

L’Equivalent Biologique de Dose Médullaire (E.B.D.M.) est une valeur dont le calcul est basé sur le taux de survie des cellules-souches de la moelle. Cette valeur cherche à être représentative de l’évolution hématologique, lorsque la moelle est l’organe critique. Elle introduit la notion de CELLULE CRITIQUE, en l’espèce la cellule- souche myéloïde, comme base nécessaire de comparaison entre les doses.

C’est cet E.B.D.M. qu’il faut prendre comme référence pour estimer les chances de survie — ce qui peut amener à des conclusions pronostiques et thérapeutiques.